Entête - École secondaire Services Éducatifs

Le conseil de coopération

vive la coopération

Le conseil de coopération est la réunion de tous les élèves et de leur maître. C’est un moment de discussion où ensemble on gère la vie de classe ce qui va bien et ce qui ne va pas, soit :

•        l’organisation de la vie en classe, du travail, des responsabilités des jeux,

•        les relations interpersonnelles,

•        les projets .

 

Il vise à responsabiliser les élèves en leur donnant un lieu de parole, de réflexion et de mise en commun des réussites et des difficultés propice à la résolution des problèmes. Ce n’est pas un comité composé de quelques élèves ; il s’agit plutôt d’un lieu de rencontre de tous les membres de la classe.

 

 

 Comment fonctionne le conseil de coopération?

Bien qu’il en existe plusieurs variantes, la plupart des modèles partagent certains points. Tout d’abord, les séances représentent l’élément central du conseil de coopération. Elles se déroulent habituellement chaque semaine et durent de 15 à 45 minutes. Elles sont présidées par l’enseignant, et le groupe est disposé en cercle afin de faciliter les échanges. Généralement, l’ordre du jour d’une séance comprend les points suivant : le suivi de la séance précédente, les félicitations, les remerciements, les critiques et les propositions de fonctionnement. Cet ordre du jour est copié au tableau préalablement à la séance. Les quatre derniers points sont constitués à partir des messages que les élèves et l’enseignant ont déposés au cours de la semaine dans un endroit de la classe prévu à cet effet. Par exemple, on peut fixer sur un tableau de grands cartons correspondant aux différents points et sur lesquels les membres du groupe viennent inscrire leurs commentaires ainsi que les sujets dont ils désirent discuter. C’est le journal mural. Les messages doivent être signés et affichés dans la catégorie appropriée. Lors de la séance, l’enseignant lit les différents messages et donne la parole aux auteurs ainsi qu’aux élèves concernés. Les félicitations et les remerciements mettent les élèves dans de bonnes dispositions et les rendent plus réceptifs aux critiques. Il s’agit de la partie la plus délicate de la séance et elle demande beaucoup de doigté de la part de l’enseignant. Certains auteurs suggèrent de lire la critique à haute voix d’inviter l’auteur du message à préciser son point de vue. Les témoins éventuels peuvent faire part, à cette étape, de leurs observations devant le groupe. Ensuite, l’élève visé est  invité à exprimer son point de vue. Finalement, le groupe est convié à proposer différentes solutions, lesquelles sont consignées au tableau par l’enseignant. Ces pistes seront discutées et une d’entre elles sera retenue. L’unanimité est recherchée. Un retour sera effectué au cours de la séance suivante. Par ailleurs, le point relatif aux suggestions permet aux élèves de participer activement à la vie de la classe en faisant connaître leurs goûts et leurs idées, et à l’enseignant de rendre son enseignement plus vivant et mieux adapté aux besoins et aux intérêts du groupe. Il est important de consigner par écrit, en vue d’une référence future, les résolutions, les critiques, les félicitations, les remerciements ainsi que toutes les décisions importantes, ce qui constitue le Livre du conseil.

Avantages du conseil de coopération

Bien utilisé, le conseil de coopération permet de régler plusieurs problèmes. Les enseignants rapportent que ce dispositif pédagogique facilite la résolution des problèmes interpersonnels, favorise l’amélioration de la capacité des élèves à exprimer leurs émotions de façon socialement acceptable, contribue à l’essor de l’estime de soi et de l’autonomie. De plus, le conseil de coopération peut contribuer à augmenter le sentiment d’appartenance au groupe et les capacités de coopération des élèves, ainsi qu’à réduire la violence et l’agressivité.

Les élèves font des efforts pour s’améliorer, car le groupe-classe en est témoin. Quand un enfant dit devant toute la classe: «Je ferai des efforts pour améliorer mon comportement ou j’écouterai les consignes», il est un peu gêné si on lui fait remarquer à un autre conseil de coopération qu’il ne s’est pas amélioré. Donc, c’est un moyen efficace et participatif qui permet aux élèves d’avoir de bonnes relations interpersonnelles et aussi de donner leur point de vue.

Bref, c’est un excellent moyen d’intervenir sur le plan du climat de la classe (attitudes, relations). Les élèves qui ont des troubles de comportement sont souvent plus sensibles aux remarques de leurs pairs qu’à celles de l’enseignante. Enfin, quoi de mieux pour amener les élèves à participer à la vie de la classe par des suggestions, des remarques, des commentaires? Ils ont de l’emprise sur la classe. 

Les conditions d’efficacité à l’implantation

Cela dit, la mise en place d’un conseil de coopération est une entreprise exigeante, et certaines conditions doivent être réunies afin d’en assurer l’efficacité. Tout d’abord, l’enseignant doit réfléchir à ses valeurs et s’assurer qu’il est disposé à partager le pouvoir avec les élèves. De plus, il doit s’attendre à un surplus de travail. Il doit, en effet, assumer plusieurs tâches dans le conseil de coopération : préparer  et animer les rencontres, présider les séances, agir comme secrétaire avec les enfants plus jeunes, veiller au suivi des rencontres, contrôler les débordements, etc. Par ailleurs, il importe de bien préparer les élèves en leur faisant comprendre préalablement le concept de conseil de coopération, ses principes démocratiques sous-jacents, les objectifs poursuivis ainsi que le fonctionnement des différentes composantes de la démarche et des séances.

Jasmin (1999) a fait une mise au point concernant la mise en place du conseil de coopération et a fait part de certaines modifications qu’elle a effectuées dans son fonctionnement. Elle insiste sur la nécessité de posséder les valeurs de référence du conseil de coopération avant de l’instaurer en classe. Elle réagit en cela à une tendance fort répandue en éducation, celle qui consiste à utiliser une méthode à la mode sans vraiment en comprendre les fondements et à appliquer à la manière d’un technicien des innovations pédagogiques par ailleurs forts intéressantes. Ainsi, l’auteure met en garde contre certaines façons d’utiliser le conseil de coopération : par exemple, le mettre en place dans une classe où les valeurs véhiculées iraient à l’encontre de celle de la coopération ou s’en servir comme d’un tribunal pour juger les comportements des élèves alors qu’il s’agit d’un lieu de résolution de problèmes. Compte tenu des écarts dont elle a été témoin, Jasmin (1999) juge nécessaire de préciser que le conseil de coopération ne peut pas être le projet éducatif d’une école, qu’il ne doit pas être confondu avec l’apprentissage coopératif et qu’on ne doit pas assimiler coopération, entraide et aide. Enfin, elle exhorte les enseignants qui voudraient mettre sur pied un conseil de coopération dans leur classe à se donner comme valeur de base la recherche de cohérence.

Tiré d’Archambault et Chouinard (2003), Vers une gestion éducative de la classe.

Billet conseil de coopération

 

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