Entête - École secondaire Français Primaire

Faire des inférences au primaire

1 septembre 2016

«L’inférence concerne toute information implicite que doit générer mentalement le lecteur afin de bien comprendre le texte. Pour qu’il y ait inférence, le lecteur doit dépasser la compréhension littérale du texte, c’est-à-dire qu’il doit aller plus loin que ce qui est écrit.1»

Il existe six catégories d’inférences :

  • Les inférences nécessaires et les inférences optionnelles;
  • Les inférences logiques et les inférences pragmatiques;
  • Les inférences de cohérence et les inférences d’élaboration.

Nous ne parlerons ici que des inférences en caractère gras, plus essentielles à la compréhension d’un texte par le lecteur.

Les inférences nécessaires comprennent les inférences causales (établir un lien de cause à effet entre deux éléments du texte), référentielles (identifier les mots auxquels font référence les pronoms, synonymes et autres substituts) et lexicales (trouver le sens d’un mot à l’aide des mots qui l’entourent ou du contexte).

Les inférences logiques ne sous-entendent qu’une seule réponse possible à partir du texte lu. Voici un exemple : «Julie mange à la cafétéria ce midi. Elle est allergique aux arachides. Elle peut choisir l’un des desserts suivants : un fruit ou un gâteau aux noix.» L’élève qui fera une inférence logique dira que Julie a assurément choisi le fruit.

Enfin, les inférences pragmatiques sont divisées en catégories (lieu, temps, action, agent, etc.) et demandent au lecteur de faire des liens entre ses connaissances et les informations sous-entendues dans le texte. Ces dernières ouvrent parfois la porte à plus d’une réponse, qui doit tout de même respecter la logique. Ainsi, l’exemple suivant : «Suspendu à une corde, Martin descend lentement. Sur son casque, une lampe frontale lui permet de voir faiblement. Cette lampe est sa seule source de lumière. Plus il descend, plus il fait froid. Il entend de l’eau couler.» Martin peut donc se trouver dans une mine, une grotte, une galerie souterraine, une ancienne voie de métro ou même le sous-sol d’une vieille maison désaffectée.

Les inférences font partie du critère de compréhension en évaluation de la lecture du MESS. L’élève qui répond à une question d’inférence doit savoir que la réponse est dans le texte, bien que «cachée entre les lignes», et qu’il devra la déduire.

Même si les inférences ne sont évaluées qu’au troisième cycle du primaire, il est important de leur donner une place dans l’enseignement de la compréhension d’un texte, et ce, dès le premier cycle.

Pour ce faire, voici quelques propositions :

  • Expliquer aux élèves ce qu’est une inférence et comment répondre (où trouver la réponse) à une question d’inférence;
  • Profiter d’une lecture à voix haute pour modéliser la façon de faire des inférences lorsqu’on est un lecteur habile (enseignement explicite);
  • Discuter en groupe de la compréhension d’un texte et poser souvent des questions d’inférence suivies de «Pourquoi?» ou «Comment le sais-tu?», ce qui permettra aux élèves d’expliquer le cheminement parcouru pour trouver la réponse, les liens faits, les indices utiles du texte et les expériences personnelles utilisées pour y arriver.
  • Offrir des textes qui correspondent bien au niveau de lecture des élèves;
  • Utiliser des illustrations ou recourir à l’imagerie mentale du lecteur pour visualiser une scène ou des personnages d’un roman.

Les banques d’exercices pour faire des inférences pragmatiques avec les élèves sur le Web ne manquent pas, comme celui-ci :

www.csrdn.qc.ca/discas/MaterielDidactique/inferences.html

Amusez-vous avec vos élèves quelques minutes tous les jours, ils n’en deviendront que plus habiles lecteurs!

 

Référence consultée :

1 La lecture. Apprentissage et difficulté, Jocelyne Giasson, Chenelière éducation, 2011, pages 244 à 251.